lundi 3 février 2014

Publicité de Coca-Cola déguisée par Minute Buzz

On ne rigole pas avec le viral !


MinuteBuzz, vous l'aurez compris, est le site par excellence du marketing viral, appelé plus communément « buzz ». Il se définit comme «  un site média indépendant et sans complexe ». Son crédo : le divertissement. En effet, Minute Buzz n'est pas à proprement parler un site d'information, mais plutôt un pot pourri de sujets d'actualité divers et variés, tantôt fun, tantôt barrés, tantôt touchants.

Gifs animés ou vidéos sont répertoriés dans différentes rubriques, telles que LOL, CUTE, WTF, OMG, HOT et j'en passe ! Sa recette : surfer sur les nouvelles tendances du Web en attirant des lecteurs lassés de l'actualité, recherchant des informations plus légères qu'ils partageront volontiers avec leurs amis et dont ils discuteront autour d'un café entre collègues. Qui n'a jamais dit : «T'as pas vu la vidéo du chat qui twerke ?! Je te l'envoie par mail ! » (hein ? Qui ne l'a jamais dit ?)

Un buzz positivo-négatif

Le synopsis : Maxime Barbier, co-fondateur de Minute Buzz, poste une vidéo trop cuuute intitulée : « Par amour, il fait 8 500 kilomètres pour passer 48 heures avec sa petite amie ».


Sa copine est au Mexique à Cancún, alors que lui est en France. 2 min 55 de film où on le suit dans son périple, le départ en voiture, l'avion, l'arrivée au Mexique, le moment où il rejoint enfin sa copine, les images de leurs retrouvailles, s'enlaçant amoureusement dans des paysages de carte postale. La cerise sur le gâteau : c'est la veille de Noël ! On ne peut que craquer devant la magnifique histoire digne d'une romance best seller, ou des meilleurs scénarios hollywoodiens.

100 000 vues en une poignée d'heures, et 28 700 partages à compter d'aujourd'hui. Minute Buzz n'en n'attendait pas moins pour cette vidéo qui annonçait un fort potentiel viral.

Public convaincu, gros buzz, alors quel est le problème ?

Tout d'abord, le site média, qui est avant tout relayeur, produit lui-même du contenu. C'est inhabituel et audacieux, mais après tout pourquoi pas !

A la fin de la vidéo, on a une sorte de ressenti un peu bizarre … Le hashtag #DRDC avec le slogan « Des raisons d'y croire » apparaît au début et à la fin de la vidéo. Et quelle ne fut pas notre surprise de découvrir qu'en fait, ce hashtag et ce slogan correspondent à la nouvelle campagne de pub de Coca-Cola !
On comprend assez vite que l'on a été floués, et que la petite vidéo distrayante s'avère être une publicité cachée pour Coca-Cola. Quelle imposture !

« Ouvrez du bonheur », c'est le slogan du géant du soda : il promet de nous offrir de la happiness, et c'est le but initial de cette vidéo : du rêve et de l'évasion. Mais alors, pourquoi ne pas stipuler dès le début que la vidéo dessert le fabricant de soda ?
Pour faire le buzz, évidemment ! Les histoires vraies, c'est ça qui nous touche, et plus ça like, plus ça partage, plus ça commente, plus c'est viral ! Mais les internautes ne sont pas dupes et le buzz se transforme vite en bad buzz avec des réactions violentes sur la toile. Coup de pub raté, Minute Buzz est pris au piège...

Autre erreur, la vidéo est un plagiat parfait de la vidéo de Casey Neistat () qui avait fait le buzz en 2012. 

Casey Neistat s'indigne qu'on lui vole son idée qui était surtout spontanée et créative, et dit en parlant de Maxime Barbier qu' « il devrait avoir honte. » 

Coup dur pour Minute Buzz : une communication de crise s'impose

Certes, Minute Buzz a fait une erreur, mais qui n'en fait jamais ? Ce qui nous intéresse, c'est d'analyser le phénomène viral. Comment réagir face à un bad buzz ? Quelle communication adopter ?

Rien ne sert de courir il faut partir à point !
Il faut prendre le temps pour la discussion, règle numéro 1 : rester zen, expliquer la démarche auprès des haters, le but est de montrer que l'entreprise est réglo, et être le plus transparent possible, calmer le jeu.
Puis, il faut à tout prix éviter l'effet Streisand, c'est à dire vouloir atténuer la catastrophe en supprimant les commentaires désobligeants, ce qui déclencherait le résultat inverse. Par conséquent, Minute Buzz n'a qu'une solution : assumer. En effet, faute avouée est à moitié pardonnée et un demi pardon de la part d'un public aussi critique est déjà un pas vers la rédemption ! De plus il faut rendre publique son erreur, publier des excuses, et remercier ses lecteurs sans qui Minute Buzz n'existerait pas.

Conclusion : le Web est un média à part entière qu'il ne faut pas négliger et dont on doit mesurer les répercussions !


Article rédigé par Julie Palma




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